Wülgard, assis, tenait Serkor, sa chouette-faucon dans sa main, accrochée à son gant. Il était assis a coté du Bassin Sacré d’Elune à Stormwind, là où il voyait souvent son institutrice Eàmanë l’Honorable la Meilleure. Il médita à son tour sur ce qu’il avait vu, la vision qu’il avait eu lors de son étreinte. Tout son passé lui était revenu à présent mais il ne savait pas s’il devait en parler à qui que ce soit…
Au milieu de la nuit, il n’y avait personne dans les environs alors, pour se détendre, il se mit torse nu, laissant voler Serkor quelques instants avant de le faire se poser sur sa botte. Il prit quelques graines dans sa main afin de lui en donner quelques unes avant de commencer un récit qu’il ne raconta qu’a lui pour le moment.
Même si l’oiseau ne comprenait pas vraiment ce que son maître disait, Le Valeureux, lui pensait que cela pourrait lui faire du bien de parler à quelqu’un, même si ce quelqu’un en question ne lui répondrait pas.
« Serkor… Tu te rends comptes quand même que durant toutes ces années j’ai cru que des personnes avaient tués mon père ? Je sais que ce n’est pas totalement faux mais bon… Ce qui s’est passé est encore plus horrible que tout ce que j’ai pu raconter jusqu’ici. Tu veux entendre mon récit ? »
Il semblait attendre une réponse de la part de l’oiseau, passant sa main dans ses cheveux puis dans sa nuque, la posant après au niveau de la jugulaire, là où Eàmanë avait bu son sang pour le transformer en vampire. Il ferma brièvement les yeux, se mordant légèrement la lèvre inferieur tant la douleur n’avait pas encore totalement disparue de son esprit. Quand il rouvrit les yeux, il caressa doucement Serkor qui tenait une souris entre ses serres. Il la lui laissa en guise de nourriture supplémentaire.
« Je vais commencer par le jour le plus affreux de ma vie si tu le veux bien mon ami… J’avais une dizaine d’année je crois quand cela est arrivé. Mon père était au travail, il était bucheron, et ma mère cueillait des fruits pour le soir. Quand ils rentrèrent ensemble, un homme les suivait. Ils n’étaient pas deux, comme dans mes souvenirs, mais un seul. Un homme grand, bruns aux cheveux courts, un regard que je n’oublierai jamais… Si terrifiant qu’il me faisait frissonner.
Mon père annonça rapidement que c’était un ami à lui, un ami très proche qui venait diner ce soir à la maison. Seulement je savais que mon père n’avait pas d’ami, il l’avait dit lui-même quelques jours avant en me frappant pour me dire qu’il ne fallait que je fasse confiance à personne sinon ça m’apporterait des ennuis.
Ma mère commençait à préparer la cuisine et mon père était installé devant l’homme en question qui souriait, mais les deux ne se disaient rien… Chacun fixait l’autre dans le blanc des yeux. J’ai commencé à mettre la table comme d’habitude et… »
Wülgard s’arrêta net dans son discours, laissant passer une jeune femme ivre derrière lui. Il la fixa, d’un certain air intéressé par la beauté de celle-ci qui lui donnait des envies de reproduction. Elle ralentit son allure quand elle vit un beau guerrier musclé, torse nu au bord de l’eau. Avançant vers lui en titubant avec un large sourire, elle commença à l’aborder.
« Hé ! Salut toi ! »
Wülgard se leva rapidement, tapant virilement contre son torse et d’émettre un bruit étrange qui ne gêna pas du tout la jeune fille qui avait, visiblement, envi de passer du temps avec ce beau brun.
« Hum !
- T’es tout seul on dirait… Son haleine sentait l’alcool, une odeur totalement inconnu pour Wülgard qui la prenait simplement pour une folle.
- Non y a Serkor. Mais sinon on est tous seuls.
- Intéressant… Elle s’approcha rapidement, mettant sa main sur les pectoraux du mâle en ruth qui se laissa tranquillement faire.
[I]Elle commença par l’empoigner puis par l’embrasser. Wülgard, ne sachant pas s’y prendre, descendit rapidement ses lèvres sur son menton, puis sur son cou et… il planta rapidement ses crocs, instinctivement, sans comprendre ce qui venait de se passer. Il bu, sans se rendre compte de son geste, accompagné de petits gémissement d’une femme ivre qui prenait plaisir à cet acte avant qu’il ne reprenne conscience de ce qu’il se passait. Léchant ce qui venait de déborder, refermant la plaie sans le faire exprès, il se soulagea tout de même de ne pas l’avoir tuée. Il recula, la laissant tomber au sol telle une pierre contre le pavé puis il prit la fuite, courant en dehors de la ville, se recroquevillant au coté d’un arbre dans la forêt d’Elwynn.
Il préféra oublier de suite cet événement, voulant continuer son récit afin de retrouver la forme. Mais un drôle d’effet lui monta à la tête, l’alcool qui venait de boire avec le sang de la jeune fille lui était totalement inconnu…
Serkor s’accrocha à son épaule, les serres sérés mais étonnement, cela ne lui fait pas le moindre mal.
« J’en étais ou déjà ? Tu pourrais au moins m’aider Serkor hein … ?
Serkor lui répondit, sans doute que l’alcool qui lui était montée à la tête lui provoquait des hallucinations.
- T’en étais au passage où tu mettais la table je crois. Sa voix était stridente et puissante, tellement agaçante que Wülgard ferma les yeux lorsque l’oiseau se mit à parler.
- Ouai ouai, c’est ça je crois aussi. Bon alors je mettais la table et je suis tombé par terre, brisant les couverts sur le planché. Mon père se retourna vers moi brusquement, se levant de sa chaise, et brutalement me mit une claque en me disant : « FILE DANS TA CHAMBRE ESPECE DE CON ! » Alors j’y suis allé et… Il s’arrêta a nouveau comme si une nouvelle douleur venait d’apparaitre, comme si la violence de la baffe lui était revenue d’un seul coup. Il mit sa main gauche au visage, caressant doucement sa joue.
- Bon, et après ? Il s’est passé quoi ? Je veux savoir …
- Oui c’est bon ! Tais-toi tu me saoules ! Je vais continuer. Après avoir passé plusieurs minutes a pleurer sur mon… lit, je… » Il s’assoupit doucement en parlant, l’effet de l’alcool étant trop violent pour lui.
Repensant à la scène en permanence depuis son étreinte, sous le joug de l’alcool, Wülgard le Valeureux se mit à somnoler, rêvant à moitié éveillé, revivant avec encore plus de conviction la scène horrible qui s’était passé 14 ans en arrière.
Il était alors beaucoup plus petit, beaucoup plus frêle, mais toujours aussi avide de connaissance que son père ne voulait pas lui donner et lui interdisait même de l’avoir. Ses cheveux bruns lui arrivait jusqu’aux épaules, sa barbe n’avait pas encore poussée.
Le rêve débuta au moment où ses paroles s’en étaient arrêtées. Le jeune homme pleurait de toutes les larmes de son corps sur son lit de paille, n’ayant aucun éclairage si ce n’est celui de la lune qui ne passait guère dans Darkshire. Il avait refermé sa porte, laissant ses parents avec l’inconnu qui n’allait pas tarder à faire la pire chose qu’il puisse imaginer.
Quelques minutes passèrent où Wülgard ne vit personne jusqu'à ce que l’invité entre et s’avance vers le Valeureux, qui, a cette époque là, aurait pu être nommé le Peureux. Celui-ci s’assieds en haut de son lit, prenant peur un instant jusqu'à ce que l’homme lui parle. Le discours n’était toujours pas clair dans son esprit. Il ne savait toujours pas ce qu’il lui avait dit exactement, le regardant dans les yeux.
Wülgard et « l’ami » de la famille sortirent tranquillement de la pièce pour arriver dans la cuisine où son père fixa son fils puis lança un sourire à son « ami ». Le petit garçon se dirigea machinalement vers un couteau de cuisine puis, l’empoignant, se dirigea vers son père qui ne réagissait pas, totalement pris par le sourire du Lassombras.
Il transperça son père en plein cœur tandis que le Vampire s’occupait de bloquer la mère pour lui boire son sang. Wülgard ne se rendait pas encore compte de ce qui se passait quand, tout aussi machinalement, comme si on le lui avait ordonné, arracha la jugulaire de son père à pleine dents de toute ses forces, mangeant des morceaux de chairs et buvant du sang du parent qu’il détestait… mais pas tant que cela.
Le Sabbatique, après avoir fini de boire la femme innocente, prit le gamin devenu berserker par la main afin de sortir de la maison. Il la brûla.
Le guerrier se réveilla d’un coup, pris d’une panique incommensurable se relevant brusquement, sans plus aucun effet de l’alcool. Les dernières paroles et le dernier regard de l’inconnu était clairs. Il lui avait dit :
« Wülgard, tu ne te souviendras plus jamais de cette journée, ni de ton passé. Tu erreras dans le Darkshire, n’arrivant pas à te souvenir de ce qui se sera passé cette fameuse journée… Enfin pas exactement vu que je vais te donner un nouveau souvenir… Nous étions deux et…
Il continua alors une autre histoire, pour que Wülgard ne se souvienne pas du pourquoi il était devenu berserk… jamais.
« Serkor ? On y va… J’ai fini de te raconter mon histoire. Il semblerait que le fait que je sois devenu l’un des siens ait effacé les pouvoirs qu’il avait exercés sur moi…
Je le jure Serkor, et Wülgard ne ment jamais : Je le retrouverai et je lui ferai payer encore en pire que ce qu’il m’a fait. Oui, je le jure…
La seule autre personne appart toi qui va être au courant de cette histoire, c’est Eà l’Honorable la Meilleure pour le moment. Je ne fais confiance qu’a elle. »
[HRP] A suivre...[/HRP]